On raconte qu'il existe un village, au Nord-Ouest de la France, en Bretagne pour être précis, à 1h30 de Brest à dos de cheval, dans lequel sévit une étrange et ancienne malédiction. Certains disent qu'il s'agit de l'oeuvre d'une bête légendaire et immortelle, d'autres d'âmes errantes et vengeuresses dont l'accès à l'au-delà leur été interdit : chaque fin de mois, on retrouvait près du cimetière du village, une victime malchanceuse sauvagement lacérée, démembrée, hachée et à moitié dévorée.

C'est à ce moment que le loup-garou surgit et lui arracha un bras, rependant au sol une quantité improbable de sauce tomate.
Les hurlements de la pauvre Elisabeth Richard furent couverts par le son délectable du pop-corn qu'on mastique. "Génial" dit Marcel à voix haute, avant de lâcher un rot sonore.
Absorbé par la vision fugitive d'un bout de sein de la victime, il ne vit pas l'imposante silhouette de sa mère Josette pénétrer en douce dans sa chambre.
"Allez, ça suffit maintenant !" dit-elle en éteignant brusquement le poste.
"Mais Mamaaaaaaan" protesta bruyamment Marcel, en se curant le nez.

Elle vérifia de nouveau sur la porte de l'appartement, il s'agissait du numéro 666 qu'on lui avait indiqué. Mais pourquoi n'y avait-il personne ? Elle profita de cette aubaine pour chercher quelques indices et fouilla dans les placards, la salle de bain, les tiroirs puis sous le lit. Elle ne put se retenir d'éternuer lorsqu'elle souleva le pan de drap qui trainait par terre ce qui soulevait une quantité importante de poussière. Ce fut sous le lit qu'elle découvrit l'indice qu'elle cherchait. Trop tard, il était déjà là !

"Enfoiré, tu m'as piqué mes frites !"
Ignorant la jeune femme, le lapin rose géant fit demi-tour et s'éloigna en bondissant.

Elle voulut fuir mais sa fierté lui en empêchait. Il fallait l'achever...Mais comment ? Elle parcourut du regard l'endroit ou elle se trouvait, cherchant désespérement une arme ou du moins quelque chose qui pourrait lui servir d'arme. Mais il était trop tard ! L'être gigantesque s'empara d'Elisabeth d'une poignée de main et l'approcha de son propre visage.
"- Pourquoi ? Pourquoi toi vouloir blesser moi ?"
Jusque là, Elizabeth avait fermé les yeux, refusant de voir en face le visage de son ennemi.