Pas de doute, le Masque aime l'extrême. En musique, rien n'est plus agréable à ses yeux et à ses oreilles qu'une débauche de saturation et de hurlements. Du moins, c'est ce que les gens pensent.
Car derrière cette barrière infranchissable pour le commun des mortels, se cache en réalité un voyage fantasmé au royaume des émotions. Jamais je n'ai autant vibré, jamais je n'ai autant fait corps avec une musique qu'avec le black metal. Et tant pis, si en disant cela je tombe dans le stéréotype du blackeux prétentieux et imbu de lui-même. C'est parfaitement assumé.
Car quand une musique vous fait autant dresser les poils, lorsque de délicieux frissons parcourent votre dos, vos cuisses, vos bras, lorsque une musique vous émeut au point que vous en ayez les larmes aux yeux, vous ne pouvez qu'en parler avec passion.
Et pourtant, les premières écoutes furent laborieuses. Combien de fois n'ai-je pas crachés sur BURZUM, DARKTHRONE ou MAYHEM, groupes que j'adule aujourd'hui? Combien de fois, ais-je ris des postures ridicules, des déclarations incohérentes et des paroles souvent - mais pas toujours - dignes d'un enfant de quatre ans avant de me prendre de passion pour cet univers, de passer en quelque sorte de "l'autre coté"?
Et les nouvelles découvertes sont toujours plus nombreuses. J'en veux pour preuve Keep of Kalessin (voir photo) et son black metal aux sonorités orientales.

Ma dernière découverte, c'est Peste Noire, groupe français hors-normes, qui nous délivre un "rance black metal de France" subversif et dérangeant.



Et juste pour le plaisir :

DES MÉDECINS MALADES ET DES SAINTS SÉQUESTRÉS

Fume à cor et à cri l'hivernale industrie
D'abattage à la chaîne, après le soigneux tri,
Des viandes déportées pour l'incinération.
Psychose du Virus: sauvage Inquisition.

D'étranges médecins ont campé hôpitaux
A travers l'Europe pour gazer son fléau
(Fantasmées bactéries d'un tribun névrosé
Infectant les cerveaux de la masse extasiée).

Abois, pogroms razzias! Assourdissant chaos!
Vocifèrent les serfs de l'haute Gestapo:
Les dandys de Satan aux lourds casques d'acier
Entassent dans les trains d'éternels vacanciers.

Solennels roulements de bottes, de tambours,
Sous un ciel éclipse par le magma de fours
Crématoires, stryges à la puante haleine,
Crachant vies en cendres dans l'enclos de la haine;

Satanique opéra où de blonds troubadours
Scandent à l'unisson "j'attendrai ton retour!"
Baladant carcasses lacérées par les chiennes
Des officiers spermant au fond des vespasiennes!

Fume à cor et à cri l'hivernale industrie
D'abattage à la chaîne, après le soigneux tri,
Des viandes déportées pour l'incinération.
Ici les malades ont pris la direction.



Non content d'avoir un talent d'écrivain extraordinaire, Famine - le meneur éternel du groupe - est à l'image de sa musique : immonde. Et totalement rock'n'roll.
Pour ceux qui veulent se faire une idée du bonhomme :

Interview de Famine

Dérangeant oui, c'est le mot. Extrême aussi. Et le Masque aime l'extrême.
A signaler aussi qu'ils reprennent - entre autres - des poèmes de Baudelaire, Verlaine, Villon...

Et maintenant la rubrique people :

Je viens d'apprendre le suicide de Dimmu Borgir, qui a pourtant eu lieu il y a déjà quelques mois.




Mustis et ICS Vortex ont été virés.

Et puis la nouvelle claviériste de Cradle est plus jolie que l'ancienne :



Bref, vous l'aurez compris le black metal c'est le Bien (ou pas).