Conan_the_destroyer
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Sujet: Total, véritable donneur d’ordres de l’«Erika» Ven 13 Nov - 11:48 |
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Traçant sa route dans «l’opacité» d’un«dossier brouillé à dessein»,écartant les brumes de «l’apparence»pour dévoiler la réalité des faits, l’avocate générale a livré mardi, un réquisitoire de «bon sens»dans le procès en appel de la catastrophe de l’Erika. Et dressé un tableau sans complaisance du shipping, ce milieu qui trouve «banal» ce qui serait extraordinaire ailleurs.
Le naufrage de l’Erika, ce pétrolier qui s’est brisé en deux en décembre 1999 au large du Finistère, souillant 400 km de côtes, n’était pas une«avarie imprévisible», dû à une météo déchaînée ou à un«vice caché» du bateau comme l’affirme Total. La cause essentielle, c’est «la corrosion aggravée du navire»,a martelé Françoise Mothes. Du haut de ses 24 ans, l’Erika était en fin de vie, pourri jusqu’à l’os, et les prévenus le savaient. Pour la représentante du ministère public, tous sont responsables.«Chacun de vous a commis des fautes, caractérisées ou d’imprudence», leur a-t-elle lancé.
«De concert». D’abord l’armateur de l’Erika, l’Italien Giuseppe Savarese, et le gestionnaire, le Sicilien Antonio Pollara. «Indissociables» car leurs «décisions ont été prises de concert» et «ils ont monté un système d’exploitation du navire sans se préoccuper de la sécurité». Une preuve ? Les réparations faites à Bijela (Montenegro) en 1998 : 500 000 dollars de travaux prévus pour remettre l’Erika en état de naviguer, mais seulement 157 000 dollars dépensés ; on a économisé sur l’acier, fait au plus vite et au moins cher car le navire «allait avoir 25 ans et ne serait plus accepté par les majors pétrolières». «Est-ce ainsi que les bateaux se réparent ?» a lancé Françoise Mothes qui parle de «faute caractérisée».
Rina, la société de classification italienne, a, elle, commis une «faute d’imprudence». Lors de la visite de contrôle annuelle, en novembre 1999 en Sicile, son inspecteur note une «corrosion ancienne» et conclut à la nécessité de réparations… mais laisse repartir le navire avec ses certificats de classe.
Quant à la thèse de Total, qui réfute toute responsabilité puisqu’il n’est «que» l’affréteur, l’avocate l’a battue en brèche. «Total était un véritable donneur d’ordres»,avec un «pouvoir de contrôle» sur la gestion et la marche du navire, a-t-elle asséné. Elle a opposé le bel affichage de la firme - sa charte sécurité et environnement «magnifique» - et son attitude réelle, peu exigeante. Elle a dénoncé l’«acceptation imprudente» d’un navire, peu cher à affréter, mais dont «Total ne pouvait ignorer qu’il était potentiellement dangereux».
Signaux. L’Erikaavait porté huit noms, connu trois pavillons, dont le dernier maltais, de complaisance, quatre sociétés de classification, quatre sociétés de gestion : autant de sources de «discontinuité dans la gestion et la maintenance d’un navire» et donc de signaux d’alerte. Françoise Mothes a requis les peines maximales pour délit de pollution, déjà prononcées en janvier 2008 : 75 000 euros d’amende pour l’armateur et le gestionnaire, 375 000 euros pour Rina et Total. «Vous êtes responsables du préjudice écologique dont on vous demande réparation à juste titre», a-t-elle ajouté, apportant ainsi son soutien aux parties civiles.
Source Yahoo
Des peines ridicules pronncées pour les coupables, pas grave un prochain pétrolier aussi pourri s'échouera encre une fois sur les côtes françaises et on recommencera.... |
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