Souki
Gardien du M.P./Gardienne du M.P.
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Sujet: L'affaire Landru, le "Barbe-Bleue de Gambais" Dim 15 Nov - 17:30 |
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Qui est Henri Désiré Landru ?
Fils d'un chauffeur et d'une couturière, Henri Désiré Landru, comme son nom l'indique, a été un enfant choyé. Après avoir fréquenté l'école des Frères, à Paris, il a officié comme sous-diacre à l'église Saint-Louis en l'Ile, avant d'épouser Marie-Catherine Rémy, qui lui donne bientôt quatre enfants. Landru est un père aimant qui a du mal a subvenir aux besoins de sa famille.
Un escroc en puissance
Pendant les années d'avant-guerre, Landru va d'escroquerie en escroquerie. Après s'être essayé à une dizaine de métiers différents (brocanteur, comptable, cartographe...), il fonde une fabrique de bicyclettes à pétrole. L'affaire, qui périclite, lui donne l'occasion de commettre sa première escroquerie. Il met en place une campagne de publicité nationale, spécifiant que toute commande doit être accompagnée d'un mandat à hauteur d'un tiers du prix de la bicyclette. Les mandats affluent mais les clients ne sont jamais livrés. Dans les années 1900, Landru est condamné à plusieurs reprises à des amendes et des peines de prison, mais est libéré du fait de son état mental "qui, sans être de la folie, n'est plus du moins normal" selon l'expertise des médecins psychiatres.
En 1909, Landru est condamné pour avoir séduit une certaine Jeanne Isoré, qui lui aurait remis tous ses titres, avant de voir son fiancé d'un jour s'envoler. Dès sa sortie de prison, Landru monte une nouvelle escroquerie. Il est vite repéré et s'enfuit avant qu'on parvienne à l'arrêter. En 1914, il est condamné par contumace à une peine de prison de quatre ans assortie d'une déportation à vie au bagne de Guyane. Nombreux sont les détenus à mourir dans de telles conditions de détention, Landu le sait. Désormais, il ne pourra plus se permettre d'être reconnu : il lui faudra éliminer ses victimes.
De l'escroquerie aux meurtres...
A partir de 1915, Landru se fait passer pour un veuf fortuné auprès de femmes seules, qu'il séduit, avant de les inviter dans sa villa de Vernouillet (puis dans sa celle de Gambais). Charmeur, plein d'humour, Landru sait se faire aimer de ces femmes dont il extorque la fortune avant de les faire disparaître. La Première Guerre mondiale constitue un contexte propice à ces pratiques : les femmes seules sont nombreuses, le changement d'identité est facile dans ce contexte troublé et il parvient même à rendre visite à sa femmes et à ses enfants sans risques, alors qu'il est considéré comme un criminel en fuite.
Après avoir assassiné les femmes dans ses villas de Gambay puis de Vernouillet, Landru découpait les corps. Une partie (tronc, jambe et bras, non identifiables) étaient enterrés dans les bois tandis que les têtes, mains et pieds étaient incinérés dans la cuisinière dans la villa. Ce dernier acte avait déjà attiré l'attention du voisinage sur Landru : la cheminée crachait en effet une fumée pestilentielle été comme hiver.
L'enquete Au mois d'avril 1919, les villas de Gambais et de Vernouillet sont perquisitionnées. On y découvre non seulement des objets ayant appartenus aux victimes (un coffre ayant appartenu à Célestine Bouisson, des agrafes, des boutons et des épingles calcinées ou encore des corsets et des chaussures à demi-brûlées) mais aussi des restes humains : os, dents ou fragments de dents. Les cendres se trouvent en trois endroits de la maison : dans la cuisinière, la cheminée mais aussi dans un hangar, où l'on retrouve également les squelettes des chiens de sa dernière victime.
Dans le carnet dont Landru tente de se débarrasser après son arrestation, tout le déroulement des rencontres est détaillé. Rencontres avec les victimes, déplacements, dépenses sont méticuleusement notés. On découvre ainsi l'étendue d'une immense escroquerie au mariage : pas moins de 283 femmes sont entrées en contact avec lui par le biais d'annonces matrimoniales passées dans des journaux. A son domicile, on retrouve également ses livres de comptabilité qui révèlent l'achat de scies à métaux...
Le procès
Le 7 novembre 1921, devant la cour d'assises de Seine-et-Oise, qui siège à Versailles, s'ouvre le procès d'Henri Désiré Landru. Les journaux comme les personnalités de l'époque (Mistinguett, Berthe Bovy, Colette, Raimu...) se passionnent pour cette affaire. La culpabilité de Landru est acquise d'avance pour tous les jurés. Néanmoins, elle est difficile à prouver en l'absence de corps. Landru nie jusqu'au bout être l'auteur des crimes, avouant seulement avoir volé et escroqué les victimes. Eloquent, plein d'humour, provocant, il parvient parfois à s'attirer la sympathie de la salle. Mais les témoignages sont accablants et les coïncidences sont trop fortes. L'accusation multiplie les pièces à conviction : le fameux carnet noir est détaillé, la cuisinière est apportée devant les jurés...
A son procès, Landru a été inculpé de 11 meurtres :
Jeanne Cuchet, lingère, 39 ans, veuve, et son fils Antoine. Thérèse Labord-Line, aubergiste, 46 ans, veuve. Marie-Angélique Guillin, gouvernante, 52 ans. Berthe-Anna Héon, femme de ménage, 55 ans, veuve. Anna Collomb, secrétaire, 44 ans, veuve. Andrée Babellay, domestique, 19 ans. Célestine Buisson, femme de ménage, 44 ans, veuve. Louise-Joséphine Jaume, 38 ans, divorcée. Anne-Marie Pascal, couturière, 36 ans, divorcée. Marie-Thérèse Marchadier, ancienne prostituée et tenancière d'une maison close, 36 ans, célibataire
Le 25 février 1922, à l'aube, Henri Désiré Landru est guillotiné. |
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Conan_the_destroyer
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Citation : Il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête.
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Sujet: Re: L'affaire Landru, le "Barbe-Bleue de Gambais" Dim 15 Nov - 18:03 |
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Un assassin en puissance mais tellement intelligent, pour preuve le fait qu'il ai fait de ce procés une réunion conviviale voir drôle à certains moments grâce à des répliques cinglantes... Voici quelques répliques étonnantes sorties de Wikipédia:
A l'huissier chargé de lui remettre la liste des jurés : « il n'est pas vraiment utile de se déranger surtout un dimanche, pour si peu de choses ».
au président : « Ma mémoire est surmenée par ces longs débats » — « Chaque fois qu'on voit sur mon carnet un chiffre en haut d'une page, on en déduit que ce fut l'heure où j'accomplissais un crime ! » — (le président) « Voyons Landru, toutes ces femmes ... vos enfants ne disaient rien ? » — (Landru) « Quand je donne un ordre à mes enfants, moi, monsieur le Juge, ils obéissent. Ils ne cherchent pas le pourquoi ni le comment. Je me demande comment vous élevez les vôtres ! » « Vous parlez toujours de ma tête, Monsieur l'avocat général. Je regrette de n'en avoir pas plusieurs à vous offrir ! » « Moi ? J'ai fait disparaître quelqu'un ? Si vous croyez ce que racontent les journaux ! »
(Le président) « Vous pleurez Landru : vous éprouvez le besoin de libérer votre conscience ? » — (Landru) « Oui, je pleure mes fautes, je me repens... j'ai des remords... je pleure parce que je pense qu'avec tout le scandale fait autour de mon nom, on a appris à ma pauvre femme que je l'avais trompée. »
« Si les femmes que j'ai connues ont quelque chose à me reprocher, elles n'ont qu'à déposer plainte ! » Alors que Landru vient de déclencher l'hilarité du public par une nouvelle repartie, le président menace : « Si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi ! », ce à quoi Landru réplique : « Pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus. ».
Landru a demandé comme dernière volonté de pouvoir se laver les pieds, ce qui lui a été refusé par peur d'un suicide. |
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Masque
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Sujet: Re: L'affaire Landru, le "Barbe-Bleue de Gambais" Dim 15 Nov - 21:32 |
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Sinistre... |
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Souki
Gardien du M.P./Gardienne du M.P.
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Sujet: Re: L'affaire Landru, le "Barbe-Bleue de Gambais" Dim 15 Nov - 22:01 |
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- Conan_the_destroyer a écrit:
- »
Alors que Landru vient de déclencher l'hilarité du public par une nouvelle repartie, le président menace : « Si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi ! », ce à quoi Landru réplique : « Pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus. ».
^^ |
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Sujet: Re: L'affaire Landru, le "Barbe-Bleue de Gambais" |
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